Contraception : la révolution sexuelle a-t-elle eu lieu ?

Publié le par Café des femmes et planning familial

Mars jeudi 6  -  Au Cinéma " les Studios

1967-2007 – 40 ans de contraception.


Avec Le Café des Femmes et le Planning familial, le cercle Decour a participé à cette soirée sur la Contraception.

 

 « … car une femme s’interdit de concevoir et fait tous ses efforts dans ce sens » (Lucrèce )

 « Permettez-nous sans concevoir de pécher » (A. Boutique, Les Malthusiennes, 1894)

« Le contrôle des naissances est essentiellement un problème d’éducation féminine »
(M. Sanger, 1922)

 

De tout temps, hommes et femmes ont cherché à limiter le nombre de leurs enfants. En France, une loi interdisait depuis 1920 toute diffusion des « moyens anticonceptionnels ». Au terme d’une longue lutte, la conquête de la contraception efficace et accessible à tous a permis de mettre fin à l’hypocrisie générale. Depuis 1967, la loi Neuwirth autorise la prescription de contraceptifs.

La maîtrise de la fécondité a provoqué un changement profond de la société, et la dissociation entre sexualité et reproduction a modifié largement les rapports entre hommes et femmes.

Elle a apporté aux femmes et aux couples une grande dimension de liberté, d’autonomie et de plaisir, mais aujourd’hui elle peut être vécue comme une contrainte. Choisir d’avoir ou non un enfant est maintenant aux mains des individus et des couples. Nouveaux défis : sur quels critères choisir « le bon moment » ?

Selon l’anthropologue F. Héritier, l’accès à la contraception constitue un tournant historique essentiel pour les femmes. Il permet de mettre en cause la hiérarchisation de la différence entre masculin et féminin, « sortir de la domination du masculin » à condition que les hommes admettent que la contraception est aussi un problème masculin, et qu’ils ne cherchent pas à imposer une nouvelle représentation de la sexualité.

40 ans après la loi Neuwirth, la France se trouve dans une situation paradoxale : le taux de diffusion et d’utilisation de la contraception est un des plus élevés en Europe, et en même temps, le nombre des IVG reste inchangé, un nombre important des IVG étant dû à une mauvaise utilisation des contraceptifs.

Que reste-t-il à faire ? Améliorer l’information sur les méthodes et en faciliter l’accès aux populations les plus vulnérables. Favoriser la reconnaissance de la sexualité des adolescents. Eclairer les choix personnels : la sexualité change tout au long de la vie, la contraception doit pouvoir changer aussi.

 

 

 

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